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Bien que de nombreuses personnes s’intéressent aux maisons hantées, nous ne pouvions réaliser ce dossier sans citer le Capitaine de Gendarmerie Emile Tizané, qui pendant quarante ans, étudiera, notera, classera témoignages et contradictions et assistera même à quelques manifestations inexplicables.

Tel le héros de série télé Mulder (X-philes), il sera confronté à des blâmes émanant de sa hiérarchie. Il en reste de grandes études, fiables et sérieuses, faites par un homme sensé, et qui avait la tête sur les épaules. Existe-t-il de véritables maisons hantées, ou devons-nous parler de demeures troublées ? Et hantées/troublées par qui ou par quoi ? Dans tous les cas l’Hôte est un esprit. Il reste à déterminer quel type d ‘esprit. Un revenant, ou l’esprit d’un vivant contrôlé par l’esprit (ou les esprits) d’un ou plusieurs défunts ? Le poltergeist (mot allemand signifiant « esprit bruyant ») est une essence malfaisante évoluant toujours autour d’un être vivant constituant pour lui une source d’énergie qu’il épuise. Il se dévoile en provoquant des manifestations d’ordre physique et exerce une impulsion sur le psychisme de son support humain. On peut donc assimiler le poltergeist à une petite hantise car il reste un Hôte invisible contrairement au fantôme qui, dans le cas d’une grande hantise, est visible par les témoins de la manifestation. Le fantôme ne commet aucun acte délictueux ou criminel et poursuit inlassablement sa « quête » en témoignant d’une parfaite connaissance de son environnement. Les véritables maisons hantées sont extrêmement rares en France ; en revanche les demeures troublées sont plus fréquentes. L’Eglise ne nie pas la possibilité d’intervention dans notre existence de facteurs supérieurs à l’Homme : Dieu, Saints, Anges, Démons, Ames du Purgatoire. Le poltergeist est dans tous les cas une entité malveillante dont la seule motivation semble être le fait de vouloir nuire aux vivants bien qu’il ait besoin d’un individu pour avoir un lien entre les morts et les vivants. Ce lien est généralement rompu par l’éloignement du sujet du lieu hanté ou encore la psychanalyse.

 

Hantises et possessions cachées.

N’oublions pas que généralement une entité possédant un individu ou un poltergeist, ont une vocation malfaisante. Il existe des cas de meurtres ou d’agressions où le coupable déclare « je ne sais pas ce qui c’est passé, j’ai comme été poussé… » Nous ne traiterons des cas ayant traits à la psychiatrie - l’assassin est fou et reconnu comme tel – mais nous aborderons le cas où après expertise médicale, le sujet est sain de corps et d’esprit ayant agi sans influence de drogues ou de médicaments ; bref, un individu comme vous et moi. Le Parisien du 22 août 1953 signale un crime odieux près du Havre : une jeune bonne tenta d'étrangler une fillette de 3 ans. Elle a avoué avoir tué six mois plus tôt la sueur de sa petite victime, un bébé de 7 mois. Elle est incapable de donner un motif à ses actes criminels. Elle reconnaît avoir été fort bien traitée par ses parents, et jouir de l'affection de tous. Bien plus, elle fait preuve d'un comportement normal, son travail était bien fait et elle traitait habituellement les enfants dont elle avait la charge avec beaucoup de douceur. Le Parisien du 28 septembre 1953 relate un meurtre commis à Montceau-les-Mines : deux enfants (7 et 5 ans), deux frères, ont sciemment et volontairement noyé une petite fille de 3 ans. En sortant de l'école, ce n'est pas la direction de la maison familiale que prit le trio. Les deux gamins entraînèrent leur petite victime au bord du canal. Là, ils la déshabillèrent et la projetèrent dans l'eau, insensibles aux cris de terreur de l'enfant qui coula et dont le petit corps ne fut pas retrouvé. On tente de comprendre, dit le journaliste. Il est évident qu’un avocat clamant haut et fort, « mon client a été manipulé par un poltergeist », voit sa carrière prématurément s’achever… Ces cas datent des années 50 mais en cherchant près de nous, nous trouvons des centaines de cas semblables.

Nous vous présentons un cas de maison hantée dont l’enquête a été confiée à la Gendarmerie.

Enquête faite en 1943 à Frontenay-Rohan-Rohan (Deux-Sèvres)

Ces faits sont fiables et véridiques, constatés par des gendarmes assermentés. Le 24 novembre 1943, deux gendarmes de la Brigade de Frontenay-Rohan-Rohan, se présentaient au domicile d’un villageois (Monsieur A.), à sa demande, car son épouse, sa petite-fille et lui-même avaient été témoins de faits étranges et inexplicables. La maison est composée d’un rez-de-chaussée et de deux étages. Le rez-de-chaussée est une grande pièce servant à la fois de pièce à vivre et de chambre à coucher. Le premier étage est une unique chambre avec son mobilier et le deuxième un grenier ; pas de salle de bain ni de WC, nous sommes en province, en 1943, le « confort moderne » n’étant pas disponible pour tout un chacun… Il n’y a qu’une seule issue pour pénétrer dans la maison : la porte d’entrée. Dès leur arrivée les gendarmes constatent que la pièce du rez-de-chaussée est « de fond en comble bouleversée ». « Des morceaux d’assiettes sont à terre près de la cuisinière. Des boîtes à épices, du linge et divers objets sont pêle-mêle sur le parquet. Le marbre d’une table de nuit est cassé en quatre morceaux.

Deux bandes de bois de quarante centimètres de long, cinq centimètres de large et trois millimètres d’épaisseurs, sont arrachés du bas du buffet. » Le locataire de la maison, un homme âgé et respectable, déclare que deux jours auparavant, le 22 novembre, vers 22 heures, sa femme et sa petite fille (âgée de 15 ans) sont venues le chercher sur son lieu de travail car tous les objets et les meubles changeaient de place tous seuls… A son arrivée il constata que la pièce, habituellement bien rangée, était un véritable capharnaüm. Il commença à rouspéter quand il vit le fourneau à charbon se déplaçait vers le centre de la cuisine où il fut renversé. Il entendit des «grattements » en provenance du buffet et trente minutes plus tard, l’une des portes de ce buffet se fendit en deux. D’un coup tout devint calme. Le couple s’installait auprès du feu tandis que la jeune fille se couchait dans le lit de la pièce. D’un coup les couvertures s’enroulèrent autour de son corps, et elle fut projetée à terre, « comme si on l’emportait ». Malgré ce tumulte, les grands-parents et la jeune fille se reposèrent et la nuit se passa sans encombre. Vers huit heures, le lendemain matin, des boites se trouvant sur la table se sont déplacées et le marbre de la table de nuit tomba et se brisa sur le sol. Un manteau s’est « promené » dans la pièce avant de retomber. De l’extérieur, le bruit était très fort, et des voisins entrèrent pour constater à leur tour, ces faits inexplicables. Certains rentèrent chez eux en hurlant de terreur. Un gendarme, qui passe devant la maison pour se rendre à la caserne annexe, entendit le bruit provenant de la maison et voyant l’agitation causée par le voisinage, entra et constata…. qu’il ne se passait rien d’anormal. Le désordre régnait mais il n’y avait rien de surnaturel. Au moment où il allait partir, une boîte métallique a été projetée de la table vers ses pieds. Il a constaté que personne n’avait bougé. Madame A. raconta ce qu’il s’était passé avant qu’elle aille cherché son époux. Elle déclara s’être couchée vers 21 heures. Sa petite-fille dormant dans le lit à côté. Elle entendit quelques grattements, pensant que ce bruit émanait du lit de la jeune fille. Au mois de mai, quelques phénomènes s’étaient produits mais « rien de bien méchant »… Ses bruits lui rappelèrent les événements de mai, elle sentit donc que quelque chose allait se passer… Soudain, le traversin s’est replié sur sa figure et les draps se retiraient. L’édredon s’est gonflé comme un ballon tandis que la tringle a rideaux cédait car quelqu’un ou quelque chose tirait sur le rideau. Les objets ont commencé a tomber de leur emplacement.

Le 24 novembre, à 13h30, Monsieur A. rappelait les gendarmes car sa petite fille ne pouvait rester assise sur une chaise. En effet, à chaque fois qu’elle s’asseyait, elle tombait, poussée par une force invisible. Les gendarmes constatèrent le phénomène quatre fois. Mr A. déclara vouloir porter plainte, pensant qu’on lui avait jeté un sort. Ils demandèrent à la jeune fille de regagner le domicile de ses parents et à Madame et Monsieur A. de passer la nuit chez des voisins. Il ne se passa rien dans la nuits ni dans la journée du 25. Toute la famille regagna la maison le 26 à 6h30. Vers 8h , des objets ont recommencé à se déplacer. Les gendarmes revinrent et constatèrent qu’une chaussure décollait d’une étagère pour atterrir sur le lit et un couteau se planter dans le plancher. Les gendarmes décidèrent de laisser l’un des leurs dans la maison durant toute la soirée et toute la nuit. Voici son compte rendu :

« A 17 heures étaient présents la grand-mère, Mme A..., la jeune A.. et moi-même. Comme un 'certain désordre régnait dans la pièce depuis le matin (bahut renverse) je dis aux deux fem¬mes : « Nous n'allons pas passer toute la nuit dans ce désordre, relevons le bahut ». Nous nous avançons tous trois et nous nous baissons pour effectuer le mouvement. A cet ins¬tant précis, un courant d'air glacé me pénètre et j'entend siffler à mes oreilles un objet qui va tomber à grand fracas, à quatre mètres de là, derrière le lit, alors que quelque chose était perdu en route durant la course. Nous aban¬donnons le bahut et recherchons la cause. Nous découvrons le tiroir du moulin à café sur la table et le moulin à café contre le mur derrière le lit. Ce moulin, parti de sur la cui¬sinière, avait traversé toute la pièce. A 17 h 10, un monsieur frappe à la porte et s'impose à nous (M. M..., vétérinaire) à ce moment j'étais sur la porte pour l'empêcher de rentrer. Mlle A... était à proximité de moi, la grand-mère auprès du feu. Un grand fracas, nous apercevons une boîte qui se plaque au mur à proximité du lit. C'était une boîte de farine qui, partie du potager derrière nous, avait franchi environ six mètres et semblait avoir été projetée avec beaucoup de force contre le mur. A 17 h 30, présents, la grand-mère, Mlle A... et sa maman venaient chercher une lampe. Soudain, un grand fracas contre une grosse casserole suspendue au-dessus de la cuisinière. Je ne réalise pas ce qui s'est produit, mais je constate que mon képi a disparu de l'endroit où je l'avais déposé. « Sur la boule de la rampe de l'escalier ». Nous le retrouvons intact derrière la cuisinière. Il a certainement frappé de son plat sur le plat de la casserole en raison du bruit énorme produit. A 17 h 45, j'ai demandé à rester seul avec Mlle A... La porte est fermée à clé. Je dis à haute voix : Ces bains glacés sont très désagréables, d'autre part il commence à y avoir trop de casse dans cette maison, en conséquence, je vais rester à condition qu'il n'y ait plus de dégâts. »En disant cela, je me penche sur la table avec la jeune A... pour lui faire lire quelques lignes sur un papier. Un fracas épouvantable et nous recevons sur la tête des centaines de morceaux de porcelaine. L'abat-jour de la lampe a fait les frais de la casse. Nous cherchons la cause et nous trouvons par terre un couvercle de boîte métallique; quant à la boîte, elle était sur le lit. Cette boîte, au dire de la jeune fille, était antérieurement sur la cuisinière. A partir de cette heure-là, aucun phénomène pouvant être exposé dans une déclaration n'eut lieu durant la nuit. Les deux femmes couchées et surveillées attentivement durant tout la nuit ne fournirent aucun élément à cette enquête. A 10 heures, constatant un heureux résultat dans la maison où aucune projection ne se produisait, contrairement aux jours précédents, Mlle A... fut amenée à la Gendarmerie où des instructions susceptibles de porter un arrêt momentané ou même définitif au phénomène lui furent données ainsi qu'à la famille qui consent malgré le calme revenu ce matin à se séparer durant une certaine période de Mlle A... Lecture faite, persiste et signe. »

A la lecture de ce document, on voit que les gendarmes pensent que la jeune fille est liée à la source des ces phénomènes. Elle est entendu et déclare :

« Je me nomme A... G..., 15 ans, née le 2 août 1928 à Niort (Deux-Sèvres), sans profession, demeurant chez mes parents à Frontenay-Rohan-Rohan (Deux-Sèvres). Au mois de mai dernier, alors que j'allais coucher chez ma grand-mère, mon grand-père prenant la garde à la presse à fourrage, au cour d'une nuit que je ne puis préciser, différents objets se sont mis à se déplacer. Je ne puis que vous confirmer les dires de mes grands-parents. J'ajoute néanmoins qu'un manteau de mon grand-père déposé par lui sur la rampe de l'escalier s'est mis à se promener dans la cuisine en direction du lit. A cet endroit, il s'est affaissé. Ce fait se passait au cours de la première nuit. J'en ai fait part à mon père qui m'a dit que si, j'avais donné un coup de couteau à ce vêtement, j'en aurais tué l'auteur. Le lendemain, alors, j'étais revenue chez mon grand-père, tous les objets se sont mis à nouveau à se déplacer. Mon grand-père à ce moment m'a dit : « Va-t-en, car tout va encore se casser ». Je vous affirme que ce n'est pas moi qui manœuvre à l'insu des gens. Je ne lis aucun livre de magie ou autre. Je ne suis fréquentée par personne. Je n'ai aucun souci en amour. Je suis réglée depuis le début de 1942. Je n'ai pas été indisposée depuis le 6 octobre 1943. Lecture fait, persiste et signe.

Après que la Gendarmerie ait entendu la jeune fille, son père prendra la décision de la faire embaucher à l’hôpital psychiatrique afin qu’elle puisse y travailler. Après un mois et demi, le médecin déclara que l’adolescente ne souffrait d’aucun trouble d’ordre psychique, psychologique ou psychiatrique. Le médecin contacta la Gendarmerie afin de faire une révélation importante dans cette affaire : La jeune fille avait avoué être l’auteur conscient de ces mystifications ! La presse locale se déchaînera, attaquant de toute part la « mystificatrice » et raillant tous les « soi-disant » témoins de bonne foi ayant vu des actes « soi-disant » inexplicables… Les journaux les appellent des hallucinés quand ils ne sont pas simplement traités de fous. Quoiqu’il en soit, les gendarmes ne croient pas un instant à cette histoire de mystification. Il ne faut pas oublier que certains ont été témoins de faits étranges et inexpliqués. De plus, il est difficile de croire que cette embauche dans un hôpital psychiatrique soit le fruit d’un simple hasard mais plutôt un début de manipulation orchestrée par le père de la jeune fille afin de faire oublier cette affaire et certainement afin que sa fille n’en souffre pas. Enfin, si cette demoiselle pouvait réaliser des tours de télékinésie aussi réalistes, elle devait posséder des dons d’illusionniste à faire pâlir d’envie David Copperfield… Néanmoins, elle réitèrera ses déclarations à des officiers de la force publique, en détaillant tous les trucs et astuces qu’elle avait utilisée afin de tromper sa famille, les nombreux témoins et les gendarmes. Elle laisse même sous-entendre que sa grand-mère n’est pas étrangère à certains faits, car reprochant à son mari de rentrer souvent ivre le soir, elle aurait voulu ainsi lui faire une farce…

================================ A 14 heures, de Mlle A... G., 15 ans, sans profession, demeurant chez ses parents, à fpntenay-Rohan-Rohan (Deux-Sèvres), actuellement à l'hôpital de Niort, née le 28 août 1928, à Niort (Deux-Sèvres) Tous les faits qui se sont passés chez mes grands-parents à Frontenay-Rohan-Rohan, aussi bien dans le courant du mois de mai que dans le courant du mois de novembre, ont été faits par moi. Au mois de mai, un soir, vers 23 h 30, mon grand-père étant absent, je me trouvais seule avec ma grand-mère. J'ai fortement remué la table de nuit et l'ai fait tomber. Le marbre s'est décollé et un coin s'est cassé. Ensuite, j'ai tiré le rideau du lit et l'ai fait tomber. Ma grand-mère a eu peur et m'a dit qu'il fallait se lever. C'est certainement des rats qui font cela, m'a-t-elle dit. Ce n'est pas la peine d'aller déranger grand-père de son travail. J'ai fait cela parce que j'avais vu au cinéma à Aulnoy (Nord), une petite fille faire ces choses à sa grand-mère. J'ai pensé que je pourrais bien en faire autant. Je suis repartie à Aulnoy du mois de juin au mois de septembre et suis revenue chez mes parents. Le lundi 22 novembre, vers 21 h 30, mon grand-père étant absent, il était veilleur à la presse à fourrage, et me trouvant seule avec ma grand-mère, j'ai recommencé mes aventures. Les grattements que ma grand-mère entendait étaient certainement faits par les rats, car il y en avait beaucoup à la maison. Je précise que ce n'est pas moi. [J'ai pris le traversin et l'ai replié sur notre figure.] [Je n'ai pas constaté que les draps étaient raides comme l'indique ma grand-mère.] Elle a frappé sur l'édredon avec un bâton, et c'est pourquoi il grossissait par endroits. C'était le volume du duvet qui le faisait. (C'est certainement ma grand-mère qui a fait tomber le rideau en le tirant par mégarde.) Je ne l'ai pas vu non plus se raidir. Il est très possible que ma grand-mère y ait touché à l'endroit où est la tringle. C'est normal qu'il soit tombé sur le sol pour rebondir et aller se placer sur une chaise. Ce n'est pas moi qui ai fait tomber le linge placé sur les deux chaises, c'est probablement ma grand-mère qui l'a fait en revenant de fermer la fenêtre de la chambre du premier étage. Je me souviens l'avoir éclairée au moyen d'une lampe pigeon; et elle voyait à peine à se conduire. Le choc que ma grand-mère a entendu provient de la baille que j'ai fait tomber. Le trois-pieds sur lequel était placé la baille a probablement été jeté dehors par une personne se trouvant dans la maison à ce moment-là. C'est en sortant avec ma grand-mère pour aller chercher mon grand père à la presse à fourrage, à 22 heures, que nous avons buté dans le trois-pieds placé à quelques mètres de la porte. (Au retour, mon grand-père a quitté sa cape et l'a placée sur la rampe de l'escalier. Nous nous sommes assis tous les trois auprès du feu, et vers 2 heures du matin mon grand-père nous a dit : « Regardez donc ma cape qui se déplace dans la maison. » Ma grand-mère n'était pas au coin du feu à ce moment-là, mais elle se trouvait dans la maison à ramasser des chiffons. Nous ne voyions pas trop clair, étant éclairés par la lumière du feu seulement. La cape est tombée près du lit. J'ignore si c'est ma grand mère qui l'a fait, en tout cas ce n'est pas moi puisque j'étais auprès du feu avec mon grand père.) Le lendemain matin, lorsque le gendarme B... est passé devant la maison, il s'est arrêté sur le seuil de la porte, et ma grand mère le mettait au courant de ce qui s'était passé la nuit, Mme G... s'y trouvait. Me trouvant dans la maison, derrière ma grand-mère, j'ai saisi une boîte métallique sur la table et l'ai lancée dehors ; la boîte est allée tomber sur la tête de Mme G..., tandis que le couvercle est tombé aux pieds du gendarme. J'ai fait vite pour ne pas qu'on m'aperçoive. Ma grand-mère elle-même n'a pas vu mon geste. Au moment où M. B... D. se trouvait à la maison, j'ai pris un coussin sur une chaise et l'ai lancé sur la cheminée. J'ai rasé la figure de B... Je profitais de l'obscurité pour le faire, et de ce fait il était difficile de voir mes gestes. B... avait pourtant allumé sa lampe électrique, mais c'était trop tard, j'avais fait mon coup. Quant à l'emballage de la boîte à sucre, c'est moi qui l'ai fait glisser sur le parquet en le poussant rapidement avec un doigt. Là encore, M. B..., qui me regardait avec sa lampe, n'a pas aperçu mon geste. Je me suis assise sur une chaise et me suis laissée tomber volontairement, soit en avant, soit en arrière ou sur le côté. Le gendarme fait une erreur en disant qu'il a vu les quatre pieds de la chaise se soulever en même temps que les miens, cette chose n'était pas réalisable. J'ai été projetée hors de mon siège volontairement. Ce même gendarme a vu de la fenêtre se déplacer une chaussure que j'ai prise sur l'étagère et lancée sur le lit. Il ne pouvait pas la voir au point de départ, la visibilité étant masquée par l'escalier. Je vous assure que c'est moi qui l'ai fait. Je n'ai pas vu de couteau se planter sur le parquet sous la table comme l'indique le gendarme. Ce couteau de boucher, qui sert à couper des pissenlits, était suspendu à l'escalier. Je l'ai pris et j'ai lancé, le manche en l'air, pour ne blesser personne; il est tombé à côté de mon grand-père, à plat sur le parquet. Mon grand-père s'est étonné de ce qui se passait et ma grand-mère lui a répondu C'est le fantôme qui fait danser toutes lés affaires. En effet, aussitôt après le couteau j'ai lancé dans le milieu de la maison, pince, tenailles, sécateur. Je vous assure que je rigolais de voir le gendarme et mon grand-père regarder les objets tomber. Ma grand-mère était au premier étage et n'a rien vu. Mon grand-père est allé appeler les voisins et leur dire que les objets dansaient dans la maison. J'ai ensuite saisi une boîte dans laquelle se trouvaient des boutons que j'ai lancée sur la tête de ma grand-mère; tous les boutons sont tombés à terre. J'ai saisi les brosses à habits et les ai lancées dans la cheminée, une boîte contenant des reçus que j'ai lancée dans le coin du buffet, la jaquette de ma grand-mère que j'ai lancée vers la porte. Je n'ai pas touché aux serviettes suspendues près de la fenêtre, ni à la brosse à laver placée dans l'évier. Ma grand-mère n'en est peut-être pas étrangère car elle se frappait beaucoup moins que mon grand-père à ce sujet. En ce qui concerne le bahut, je l'avais posé légèrement sur- une bûche, et lorsque ma grand-mère est passée auprès, pour prendre son gilet placé sur une chaise, elle l'aura certainement fait tomber en butant dans une bûche. Lorsque M. Q... montait au premier étage, j'ai secoué la salière qui est tombée par terre et s'est cassée. M. Q... ne s'est pas aperçu de mon geste. Le 26, vers 18 h 30, M. le capitaine se trouvait chez ma grand-mère. Au moment où il relevait le bahut avec ma grand-mère et moi, j'ai saisi d'une main le moulin à café qui se trouvait sur la cuisinière et l'ai caché derrière mon dos. J'ai profité que le capitaine était courbé pour le lancer vivement dans sa direction, mais l'objet ne l'a pas attrapé. Le tiroir est allé tomber sur la table et le moulin derrière le lit J'ai oublié de vous dire que dans l'après midi, vers 16 heures, au moment où le capitaine se trouvait dans la maison et qu'il refusait l'entrée aux voisins et aux curieux, j'en ai profité pour saisir une boîte à farine placée sur la cuisinière et l'ai lancée contre le mur de la maison. La porte se trouvant entr'ouverte, un monsieur dont j'ignore le nom a dit au capitaine : C'est la petite fille qui fait cela. - Non, monsieur, c'est un esprit qui le fait Toujours le même soir, il faisait déjà bien nuit, le capitaine se trouvait auprès de la cuisinière, tournant le dos à la rampe de l'escalier et causant avec maman, j'ai saisi le képi qui se trouvait sur la rampe de l'escalier, je l'ai caché derrière mon dos et un instant après, au moment où il s'en attendait pas, j'ai lancé le képi dans les casseroles pendues à l'étagère à côté de la porte. Le capitaine, sur pris de ce bruit, a regardé et s'est aperçu que son képi avait disparu. Contrairement à ce qu'a déclaré le capitaine, je ne sentais pas d'air glacé, mais puis qu'il m'en parlait, je disais comme lui. Ce n'est pas moi qui ai cassé l'abat-jour, je prétends qu'il l'a été par la chaleur de la lumière d'une lampe pigeon placée sur la table dessous la lampe suspendue au plafond par un crochet. Cette lampe était suspendue à 50 centimètres de la lumière de la lampe pigeon et celle-ci éclairait assez fortement. Il n'y aurait rien de surprenant que l'abat-jour ait éclaté et c'est pourquoi les éclats ont voltigé un peu partout. Quant à la boîte métallique que le capitaine a trouvée sur le lit et son couvercle par terre, ces objets y étaient auparavant. Sa place était sur la cuisinière, mais elle n'y avait probablement pas été mise dans le courant de la journée, d'ailleurs le désordre régnait dans la maison. Je n'ai pas touché à la cravache ni aux gants du capitaine, je ne serais pas surprise que ce serait l'acte d'un journaliste, étant donné qu'ils étaient plusieurs dans la maison à ce moment-là. Je me souviens en avoir vu un assis sur une marche de l'escalier de la chambre et se relever quelques minutes après, se dirigeant vers le lit de ma grand-mère. Je n'ai pas remarqué s'il a placé un objet dans le lit. Je n'ai pas recommencé mes plaisanteries parce que je ne voyais plus rien à déplacer. Je regrette sincèrement mon acte et je demande à ce que mes parents et grands parents ne le sachent pas car je suis sûre que l'entrée de la maison serait interdite pour moi. Lecture faite, persiste et signe.

La jeune fille était donc devenue une grande « prêtresse » de l’illusion… Les journaux la crurent mais les gendarmes restèrent dubitatifs. Il ne s’est plus jamais rien produit d’anormal dans cette petite maison de Frontenay-Rohan-Rohan. L’affaire a été classée et les gendarmes un peu trop curieux, remis à leur place par leur hiérarchie.

Mais coup de théâtre en février 1944, la demoiselle revient sur ses déclarations, affirmant n’être pour rien dans les événements de 1943, et « qu’elle ne reconnaît pas du tout s’être livrée à des actes de supercherie. » Elle a également déclaré ne plus vouloir se rendre chez ses grands-parents.

 

 

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